31 October 2019 to 2 November 2019
Hôtel de l'Amitié
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La dépigmentation cutanée volontaire chez les adolescents à peaux foncées : résultats d’une enquête CAP à ABIDJAN (Côte d’Ivoire)

31 Oct 2019, 10:51
7m
Salle 2

Salle 2

Communication orale Dermatoses endémiques tropicales Dermatoses endémiques tropicales

Speaker

Dr KOFFI KOUAME PACOME GBANDAMA (Service de Dermatologie-vénérologie, CHU de Treichville, Abidjan, Côte d’Ivoire.)

Description

Introduction : La dépigmentation cutanée volontaire (DCV) est une pratique par laquelle une personne de sa propre initiative s’emploie à diminuer la pigmentation physiologique de sa peau. Cette pratique est répandue dans les populations noires d’Afrique sub-saharienne notamment la population féminine. La prévalence est de 25% à Bamako au Mali, 67% à Dakar au Sénégal et 53% à Abidjan en Côte D’Ivoire. La DCV est observée de plus en plus chez une population plus jeune, les adolescents. Cette étude a été menée dans le but de déterminer les connaissances, attitudes et modalités pratiques de la DCV chez les adolescents en vue de prévenir cette pratique au sein de cette population.
Matériels et méthodes : Notre étude était une enquête CAP (Connaissances Attitudes et Pratiques), de type transversale. Elle s’est déroulée sur une période de 7 jours dans un lycée d’Abidjan. La population d’étude était constituée d’élèves. Etait inclus tout adolescent âgé de 13 à 18 ans, élève au collège ou au lycée et suivant activement les cours. Des questionnaires anonymes ont été remis aux élèves après information et consentement éclairé. Les différents thèmes abordés étaient : les connaissances générales sur la dépigmentation, ses modalités pratiques; les produits utilisés, leurs conséquences néfastes, les motivations de la pratique et les moyens de lutte éventuels souhaités.
Résultats : 1725 élèves ont été inclus avec une prédominance féminine (60%) et un sex-ratio (H/F) de 0.7. Quatre-vingt-treize pour cent (93,4%) des adolescents avaient déjà entendu parler de la DCV par les réseaux sociaux Facebook et WhatsApp (62%) des cas, la presse écrite (45%) et les amis proches (38%). 83% des adolescents ont défini la DCV comme « une pratique qu’une personne utilise pour éclaircir son teint naturel ». Les filles étaient les plus concernées (96%) par cette pratique. L’eau de javel était le produit le plus utilisé selon 60,7% des filles et 54,9% des garçons, suivie du mercure, de l’hydroquinone et enfin des dermocorticoïdes. La forme galénique la plus utilisée était la pommade (90,8%), suivie des savons (77,3%) et lotions (47,9%). 93,1% des adolescents connaissaient les complications de cette pratique dominées selon eux par les maladies de la peau (64,5%). Les adolescents pratiquant la DCV auraient été motivé par leurs amis proches (58,7%), dans le but de séduire les hommes ou femmes (56,6%) et être à la mode (53,8%). La grande majorité (93%) a reconnu que cette pratique était néfaste et dangereuse et était à éviter (80,5%). 81% des adolescents ont souhaité la tenue de caravane de sensibilisation dans les écoles sur les dangers de la DCV ou de clubs de santé pour lutter contre cette pratique.
Conclusion : Des campagnes de sensibilisation semblent nécessaires dans les lycées et collèges afin de limiter, voire éradiquer la pratique de la DCV à Abidjan, en inculquant des comportements plus sains dès l’adolescence.
Mots-clés : Adolescents – Dépigmentation cutanée volontaire – Peau noire.

Primary author

Prof. HAMDAN SARAH KOUROUMA (Service de Dermatologie-vénérologie, CHU de Treichville, Abidjan, Côte d’Ivoire.)

Co-authors

Dr KOFFI KOUAME PACOME GBANDAMA (Service de Dermatologie-vénérologie, CHU de Treichville, Abidjan, Côte d’Ivoire.) Dr ANGE-SYLVAIN ALLOU (Service de Dermatologie-vénérologie, CHU de Treichville, Abidjan, Côte d’Ivoire.) Dr YAO ISIDORE KOUASSI (Service de Dermatologie-vénérologie, CHU de Treichville, Abidjan, Côte d’Ivoire.) Dr KOUAME ALEXANDRE KOUASSI (Service de Dermatologie-vénérologie, CHU de Treichville, Abidjan, Côte d’Ivoire.) Prof. KOMENAN KASSI (Service de Dermatologie-vénérologie, CHU de Treichville, Abidjan, Côte d’Ivoire.) Prof. KOFFI CELESTIN AHOGO (Service de Dermatologie-vénérologie, CHU de Treichville, Abidjan, Côte d’Ivoire.) Prof. KANGA KOUAME (Service de Dermatologie-vénérologie, CHU de Treichville, Abidjan, Côte d’Ivoire.) Prof. MAMADOU KALOGA (Service de Dermatologie-vénérologie, CHU de Treichville, Abidjan, Côte d’Ivoire.) Prof. ELIDJE JOSEPH ECRA (Service de Dermatologie-vénérologie, CHU de Treichville, Abidjan, Côte d’Ivoire.) Prof. ILDEVERT PATRICK GBERY (Service de Dermatologie-vénérologie, CHU de Treichville, Abidjan, Côte d’Ivoire.) Prof. ABDOULAYE SANGARE (Service de Dermatologie-vénérologie, CHU de Treichville, Abidjan, Côte d’Ivoire.)

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