Speaker
Description
RESUME
Introduction. Les condylomes sont des Infections Sexuellement Transmissibles dues à Human Papilloma Virus. Si la localisation génitale est habituelle, celle anale est rarement rapportée dans notre contexte. Nous en rapportons douze cas.
Matériel et méthode. Nous avons mené une étude descriptive transversale prospective ayant colligé tous les cas de condylomes péri-anaux reçu en consultation dans les services de dermatologie du CHU Régional de Ouahigouya, du CHU de Tengadogo et de l’Hôpital Saint Camille de Ouagadougou (HOSCO) de 2016 à 2018.
Résultats. Nous avons recensé douze (12) patients dont onze (11) de sexe masculin. L’âge moyen des patients était de 32,5 ans avec des extrêmes de 19 et 53 ans. Cinq patients reconnurent pratiquer des rapports sexuels génito-anaux. La sérologie rétrovirale était positive au VIH1 chez cinq patients. Les végétations vénériennes étaient de types acuminés, siégeant uniquement dans la région anale chez huit patients, étendues au périnée, aux organes génitaux externes, chez quatre patients. L’anuscopie réalisée chez trois patients notait des lésions localisées dans le canal anal.
La prise en charge consistait en une électrocoagulation des lésions accessibles chez tous les patients, complétée par une destruction endoscopique des lésions du canal anal chez un patient.
Discussion. Ces cas sont révélateurs de la pratique sexuelle génito-anale, jugée tabou dans le contexte africain en général et burkinabè en particulier, parfois réfutée par certains patients. Le nombre de cas de condylomes anaux est probablement sous-estimé car certains patients sont vus en hépato-gastro-entérologie ou chez les tradipraticiens. Le bilan d’extension des lésions et leur traitement par endoscopie digestive basse n’est pas toujours à la portée financière des patients. La fréquence du nombre de patients infecté par le VIH (5/12) indique qu’il s’agit probablement d’un groupe à haut risque. La recherche des partenaires sexuels pour investigation et prise en charge n’a pu être faite par non coopération des patients.
Conclusion. Des lésions anales doivent toujours être recherchées chez tout patient présentant des condylomes génitaux, et plus généralement chez tous ceux qui présentent une IST, du fait de certaines pratiques sexuelles.
Mots clés : condylomes anaux-rapports sexuels génito-anaux, Burkina-Faso
