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Description
Introduction
Les chéloïdes sont des proliférations du tissu conjonctif cutané secondaires à un processus de réparation anormal avec accumulation du collagène de type I dans le derme. Elles sont particulièrement fréquentes sur peau noire. A partir de 233 cas nous avons étudié les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques de ces chéloïdes à Cotonou.
Patients et méthodes
Il s’est agi d’une étude rétrospective et descriptive ayant concerné les dossiers des patients vus pour des chéloïdes dans le service de Dermatologie-IST du CNHU-HKM de Cotonou du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2018. Les données socio-démographiques, cliniques et thérapeutiques ont été recueillies à partir des registres de consultations puis saisies et analysées avec les logiciels Excel, EPI-DATA et SPSS.
Résultats
Nous avons enregistré 10627 nouveaux patients, dont 233 ont consulté pour des chéloïdes soit une fréquence hospitalière de 2,20%.
La tranche d’âge la plus représentée était celle de 20 à 30 ans (33,48%).
La sex-ratio était de 0,62.
Les signes fonctionnels avaient été précisés chez 178 patients (76,40%). Le prurit était le signe fonctionnel le plus fréquent (61,24%), suivi de l’association douleur + prurit (29,21%) et de la douleur isolée (9,55%).
Les étiologies étaient retrouvées chez 79,12% des patients. Les chéloïdes étaient essentiellement secondaires à des traumatismes variés (allant des traumatismes minimes à des brûlures graves de la peau).
Les localisations les plus fréquentes étaient la face antérieure du tronc (31,30%), le visage et le cuir chevelu (14,60%).
Les chéloïdes étaient multiples chez 65,20% des patients.
La forme clinique la plus fréquente était la chéloïde envahissante (83,90%).
La majorité des chéloïdes était de consistance ferme (78,90%)
Sur le plan thérapeutique 72,50% des patients ont été traités par une infiltration intra-lésionnelle de corticoïdes retards et 16,30% par des associations thérapeutiques (corticothérapie in situ, chirurgie, pressothérapie).
Sur le plan évolutif, 73,40% des patients ont été perdus de vus ; sur les 26,60 % revus (62 sur 233), 75,80% ont connu une évolution favorable dont la majorité avait été traitée exclusivement par la corticothérapie in situ (34 sur 47).
Discussion
En 10 ans le nombre de cas de chéloïdes enregistré était de 233. La même étude faite dans le même service et portant sur 20 ans (1998 à 2008) avait permis de colliger 456 cas soit une moyenne annuelle quasi identique de 23 patients. Le profil épidémiologique, clinique et thérapeutique ne s’est pratiquement pas modifié dix ans après la première étude portant sur les chéloïdes dans le service de référence de Dermatologie-IST de Cotonou (Bénin).
Une étude prospective et multicentrique est envisagée dans tous les centres hospitaliers et/ou universitaires du pays, disposant d’un service de Dermatologie-vénérologie afin de mieux agir sur le volet préventif et thérapeutique des chéloïdes au Bénin.
Conclusion
Cette étude nous a permis de comparer le profil épidémiologique, clinique et thérapeutique des chéloïdes au Bénin ces dix dernières années, à celui de ces chéloïdes 20 ans auparavant. Il convient de retenir que ce profil demeure quasi inchangé sur tous les plans.
Mots clés : chéloïdes, peau noire, étude rétrospective, Cotonou (Bénin)
