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Description
Introduction
Les dermatoses tumorales sont des néoformations tissulaires dues à une prolifération cellulaire excessive, anormale, anarchique et plus ou moins autonome aux dépens de la peau et de ses annexes, pouvant essaimer à distance, avec un taux élevé de morbidité et de mortalité variable selon les régions. Ces dermatoses tumorales peuvent être bénignes (chéloïdes, nævi, condylomes, kystes, fibromes, lipomes, etc.) ou malignes (carcinomes basocellulaire et spinocellulaire, mélanome etc.).
Patients et méthodes
Il s’est agi d’une étude rétrospective et descriptive ayant concernée les dossiers des patients vus pour des tumeurs cutanéo-muqueuses (diagnostic clinique +/- histopathologique), dans le service de Dermatologie-IST du CNHU-HKM de Cotonou du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2018. Les données socio-démographiques ont été recueillies à partir des registres de consultations puis saisies et analysées avec les logiciels Excel, EPI-DATA et SPSS.
Résultats
Nous avons enregistré 10627 nouveaux patients, dont 885 ont consulté pour des dermatoses tumorales soit une fréquence hospitalière de 8,32%.
Trente-cinq types de dermatoses tumorales ont été colligés.
L’âge moyen était de 31 ans ; avec des extrêmes de 01 jour à 92 ans. La tranche d’âge la plus représentée était celle de 20 à 39 ans (46,30%).
La sex-ratio était de 1,02.
Les lésions étaient apparues après la naissance chez 93,30% des patients; et le délai de consultation variait de 01 jour à 62 ans.
Les tumeurs bénignes représentaient 94,80% et les tumeurs malignes 5,20%.
Les tumeurs bénignes les plus fréquentes étaient les chéloïdes (24,60%) suivies par les condylomes (16,20%), les verrues (10,40%), le molluscum contagiosum (7,60%), les kystes (6,50%) et l’ensemble formé par les nævi et hamartomes (6,20%).
Les tumeurs malignes et à malignité limitée étaient dominées par la maladie de Kaposi (2,50%), les carcinomes (basocellulaire et spinocellulaire) avec 1,7%, puis le mélanome (0,50%).
Discussion
La fréquence hospitalière (8,32%) des dermatoses tumorales observée dans notre étude est légèrement supérieure à celle trouvée par Fatou Barro-Traoré et col. au Burkina Faso dans une étude rétrospective portant sur 5 ans.
Les tumeurs malignes et à malignité limitée (5,20%) étaient faiblement représentées. Ce même constat a été fait par Fatou Barro-Traoré et col. (3,5%). Ceci prouve qu’heureusement les dermatoses tumorales malignes sont rares. Mais ces chiffres sont aussi probablement biaisés par le fait que la peau, étant au carrefour de plusieurs disciplines médicales, certaines tumeurs malignes ne sont forcément pas orientées vers le service de dermatologie mais plutôt directement vers les autres services de spécialités tels que l’ORL et la chirurgie par exemple.
Notons que cinq cas de mélanomes ont été recensés dans notre étude contrairement à celle de Fatou Barro-Traoré et col. qui n’ont retrouvé aucun cas de mélanome.
Conclusion
Sur le plan épidémiologique, cette étude nous a permis de connaître la fréquence et les différents types de dermatoses tumorales rencontrées chez les patients suivis dans le service de dermatologie-IST du CNHU-HKM de Cotonou ces dix dernières années. Ceci permettra de mieux les décrire, tout en relevant les présentations atypiques et assurer une bonne prise en charge thérapeutique.
Mots clés : dermatoses tumorales, bénignes, malignes, Cotonou (Bénin)